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samedi 11 octobre 2014

Voilà, c'est fini...

Normalement si vous avez entre 25 et 45 ans vous devriez avoir ça dans le tête pour un petit moment. Ne me remerciez pas.

C'est fini.
Il y a un peu plus de 2 semaines, j'ai donné sa dernière tétée à Souricette, probablement la dernière tout court, un quatrième enfant n'étant pas au programme chez nous. Les derniers tiraillements s'estompent, et je regarde avec *un peu* d'appréhension l'évolution de mes seins. Va falloir racheter des sous-vêtements.

Ça me fait un peu drôle, quand même. Plus de 8 ans que je n'avais pas été enceinte, ou allaitante, et parfois les deux à la fois. Bien sûr ma vie ne se résume pas à ça, mais ça occupe, comme on dit.

Alors voilà. Je suis contente d'être allée au bout de ce parcours lacté avec chacune de mes filles, heureuse qu'elles grandissent, ravie de pouvoir picoler à nouveau (ahem)... Mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine nostalgie pour tous ces jolis moments.



Les pages qui se tournent, c'est chouette et un peu triste aussi.

samedi 7 janvier 2012

Leçon de choses...

...ou comment expliquer à sa fille de bientôt 5 ans les sautes d'humeur de la grossesse...

"Tu sais, dans mon corps il y des hormones, c'est comme des petits messagers, tu te rappelles des épisodes de "Il était une fois la vie"? Ben en ce moment ils ont beaucoup de travail pour faire grandir le bébé, donc ils courent dans tous les sens et des fois ils sont un peu énervés ; alors moi aussi, parfois, je manque de patience et je m'énerve un peu après toi et ta soeur...
- Ah, d'accord. Alors je vais te faire un câlin, pour que tes messagers ne soient plus énervés."

Dieu bénisse Albert Barillé...

samedi 31 décembre 2011

Les cumulardes (1) : Alice

...ou comment certains patients me laissent désemparée.

Alice a 31 ans. C'est une nouvelle patiente du cabinet du Dr Alabourre, fluette et juvénile avec sa queue de cheval et ses grosses lunettes.
Elle vient pour le suivi de sa troisième grossesse, elle a déjà une fille de 12 ans et un petit garçon de 18 mois. Elle a un accent cauchois à couper au couteau, passe sans avertissement du vouvoiement au tutoiement. Elle vit depuis peu dans un foyer d'accueil mère-enfant.

On fait le point sur son dossier médical, sérologies, échographies... Je pose la question des antécédents, elle me dit qu'elle "fait de la tatycardie, c'est de famille, mon père a l'angine de la poitrine".
Elle m'explique aussi pourquoi elle a quitté son conjoint : "J'ai parti du père passqu' i m'aurait tapé s'il aurait su qu'j'étais enceinte, et aussi mon fils".
Tout en continuant à discuter, je passe à l'examen clinique : pesée, pression artérielle, mesure de la hauteur utérine. Et là elle me demande : "A quoi çô sert qu'tu m'sures de la nénette au nombril?" J'explique, je prends le Doppler foetal en disant qu'on va écouter le coeur du bébé ; on entend un beau petit galop, je dis "parfait", et elle : "Ohlala moi j'y comprends rien à ça!"
On revient s'asseoir au bureau, elle me réclame du Forlax parce qu'elle est constipée "depuis des années, rapport à un viol que j'ai eu".
Elle veut aussi, pour son fils, une ordonnance pour réaliser une carte de groupe sanguin. J'exprime ma surprise, elle commence par dire que c'est la crèche qui réclame, puis m'avoue que c'est parce qu'elle pense que le père biologique n'est pas son conjoint de l'époque, parce qu'elle a "connu" quelqu'un d'autre et qu'à la maternité ils lui ont dit que son fils ne pouvait pas être de son conjoint à cause du groupe sanguin (sic).
Je lui propose de la revoir avec son fils le lendemain, parce qu'on avait déjà très largement débordé sur l'horaire de la consultation suivante, et qu'avec les trésors de pédagogie à déployer pour lui expliquer des choses simples je sentais que j'aurais besoin de temps...

Elle revient le lendemain avec le fiston. Elle commence par sortir un résultat de groupe sanguin le concernant ; il est B, elle est AB, tout va bien, je ne vois pas comment conclure quoi que ce soit quant à la paternité supposée du petit. "Oui, mais comme y'a qu'une détermination c'est pas sûr!", me répond-elle.
Je demande s'il a des problèmes de santé:
"Non, sauf que des fois il fait des convulsions.
- Ah quand même, c'est quand il a de la fièvre?
- Ben nan, c'est quand on le force à dormir, i'veut pas alors à force de pleurer il s'étrangle et il devient tout mou*. Alors on est obligés de le secouer pour qu'i'r'vienne."
Et là, je n'ai pas pu m'en empêcher, je crois que j'ai presque crié :
"Ah non, mais faut pas le secouer, hein!"

Au temps pour la pédagogie...

* ce qu'elle décrit est très évocateur de spasme du sanglot, pour les non-initiés à ce problème spectaculaire mais rarement grave pour l'enfant - contrairement aux convulsions.