dimanche 29 décembre 2013

Poulet au saté, d'après Ken Hom


Une recette venue d'Asie, tirée du livre "Cuisiner au wok avec Ken Hom". Je vous livre la version originale, avec en italiques mes bidouilles personnelles...

Ingrédients (pour 2 personnes) 

2 blancs de poulet sans la peau 

1,5 cuil. à soupe d'huile d'arachide (ou tournesol, ou mélange)

Marinade : 
3 cuil. à soupe de sauce de soja légère 
1 cuil. à soupe de vin de riz de Shaoxing ou de Xérès sec (Porto blanc)
Sel, poivre noir du moulin (je n'ai pas salé, et mis une Càc de poivre de Sechuan)
2 cuil. à café de Maïzena 

Sauce : 
3 cuil. à soupe de beurre de cacahuète lisse (crunchy peanut butter pour moi)
1 cuil. à soupe de sauce chili au haricot 
1 cuil. à soupe d'ail grossièrement haché 
2 cuil. à café d'huile au chili (huile de sésame + qqs gouttes de sauce Sriracha)
2 cuil. à soupe de vinaigre de riz blanc chinois ou de vinaigre de cidre 
2 cuil. à soupe de sauce de soja légère 
Sel, poivre noir du moulin (ni l'un ni l'autre)
2 cuil. à café de sucre en poudre 
2 cuil. à café d'eau chaude (1/2 verre, trop sec à mon goût sinon)

La sauce chili au haricot, ingrédient essentiel...
Parfois difficile à trouver!


Garniture : 
50 g d'oignons en tranches fines 
100 g de concombre en tranches fines (plus de concombre dans mon frigo, j'ai remplacé par du céleri branche, résultat très sympa)

[La marinade et la sauce peuvent être réalisées à l'avance, pratique pour la gestion du timing puisque la cuisson est ensuite très rapide.]

Découpez le poulet en dés de 2,5 cm. Dans un saladier, mélangez les ingrédients de la marinade. Ajoutez le poulet, mélangez bien et laissez mariner 20 minutes à température ambiante, puis égouttez le poulet. (Ici le poulet a mariné presque 2h, il était ultra tendre.)

Dans le bol d'un mixeur ou d'un robot, réunissez tous les ingrédients de la sauce et réduisez-la en pâte fine. 

Sur feu vif, faites chauffer un wok (ou une poêle). Ajoutez l'huile, et quand elle est chaude et commence à fumer, ajoutez le poulet. Faites-le sauter 5 minutes en remuant constamment. 
Baissez le feu de vif à doux. Ajoutez la sauce et continuez de faire sauter le poulet 5 minutes. (J'ai rallongé la sauce avec 2 petites louches du bouillon de cuisson des vermicelles de riz utilisés en accompagnement, texture parfaite à mon goût.)

Dressez sur un plat chauffé, garnissez des tranches d'oignon et de concombre (ici céleri, donc, et un peu de coriandre ciselée) et servez immédiatement. 



À déguster avec des baguettes, of course! 




vendredi 13 décembre 2013

Le cheesecake fantôme au chocolat blanc

Pourquoi fantôme ? Tout simplement parce que je n'ai aucune photo pour prouver son existence : je l'ai fait pour un anniv' et n'ai pas osé le prendre en photo devant tout le monde (et pas pu le faire discrétos dans la cuisine...) 

Pour ce fabuleux cheesecake bi-couche, j'ai globalement suivi la recette de Bernard, à la différence notable de la crème cuite, pour laquelle j'ai préféré ma recette habituelle, bien éprouvée et beaucoup moins sucrée.

Au final, un cheesecake à tomber par terre ou à lécher l'assiette, au choix...

Ingrédients (pour un moule de 23cm de diamètre)

Pour la croûte :

195 g de sablés McVitie's
110 g de beurre demi-sel
20g de sucre
1  bonne cuillère à café de cannelle en poudre

Pour la crème cuite : 

250g de ricotta + 550g de Saint-Môret (ou 800g de cream-cheese)
130g de sucre
4 œufs
2 gousses de vanille
Le zeste finement râpé d'un citron

Pour la mousse cream-cheese/chocolat blanc :

250g de chocolat blanc en pistoles
300g de crème liquide
1 gousse de vanille
250g de Saint-Môret

Préchauffer le four à 160°C.
Tapisser le fond d'un moule à charnière de papier cuisson (cf la recette originelle pour les photos "techniques").
Réduire en miettes les biscuits, et les mélanger avec le beurre fondu, le sucre et la cannelle. Étaler ce mélange au fond du moule, tasser avec un verre et enfourner pour 15min.

Pendant ce temps, fouetter ensemble la ricotta, le Saint-Môret, le sucre, les œufs, la pulpe des gousses de vanille et le zeste.
Répartir sur le fond de pâte, lisser à la spatule.
Enfourner à 180°C pendant 40min environ (le centre doit rester tremblotant), puis laisser refroidir dans le four éteint. Réserver au froid.

Faire fondre le chocolat blanc dans la crème liquide (par petites sessions successives au micro ondes, en mélangeant entre deux), puis fendre la gousse de vanille, l'ajouter à la crème et laisser infuser toute la nuit au réfrigérateur.

[Toutes ces étapes doivent se réaliser la veille.]

Quelques heures avant de servir, sortir la crème du frigo, retirer la gousse de vanille, ajouter le Saint-Môret puis fouetter (au robot ou au batteur électrique) pour monter la crème en Chantilly.
Verser la crème sur le cheesecake, lisser à la spatule, remettre au réfrigérateur.

Pour le démoulage, j'ai utilisé la technique du sèche-cheveux préconisée par Bernard, il m'a quand même fallu le secours d'une lame de couteau... La crème au chocolat blanc peut couler sur les côtés au démoulage, il suffit de la lisser à la spatule pour obtenir une belle présentation quand même ;-) 

Promis, la prochaine fois que je le fais (et je le referais! N'en déplaise à MrSouristine qui n'aime pas le chocolat blanc...) je prendrai des photos. C'est un gâteau qui a "de la gueule", en plus d'être un délice "intergalactique" (dixit un des invités de la fête !)


Un énorme merci à @boutonnologue grâce à qui j'ai découvert cette recette, et dont vous pouvez retrouver les tribulations sur ce chouette blog participatif.







jeudi 12 décembre 2013

Gorgonzola et roquette : mariage à l'italienne

Deux recettes pour le prix d'une, histoire d'apporter un peu de soleil dans votre cuisine. En prime, c'est simplissime.

Penne gorgonzola-roquette

Ingrédients (pour 2 personnes) - recette tirée de ce dossier

200g de penne (ou un peu plus si vous êtes de gros mangeurs de pasta)
100g de gorgonzola
100g de roquette
une poignée de noisettes

Cuire les penne al dente.
Pendant ce temps, écraser le gorgonzola dans un plat de service ou un saladier ; faire griller les noisettes à sec dans une poêle.
Egoutter rapidement les pâtes, les ajouter au gorgonzola avec une petite louche d'eau de cuisson, et bien mélanger.
Ajouter la roquette, mélanger de nouveau, parsemer de noisettes grillées et servir aussitôt.


Les plus observateurs auront vu que ce sont des pipe rigate et non des penne...



Brick jambon-roquette-gorgonzola-tomate séchée

Superposer 2 feuilles de brick.
Placer au centre une tranche de jambon blanc. Y déposer une petite poignée de roquette, 3 pétales de tomates séchées (ou confites), quelques lamelles de gorgonzola.
Plier la feuille du dessus en chausson, puis le retourner et plier la deuxième feuille.
Cuire au four à 200°C jusqu'à ce que le chausson soit bien doré (je fais toujours au feeling, ça doit faire environ 10min)



Buon appetito!

mercredi 27 novembre 2013

Red Velvet Muffins

Récemment je me suis prise au jeu des légumes utilisés en pâtisserie, notamment pour surprendre mes enfants - et mes collègues !



Après le carrot cake et la pumpkin pie (pour Halloween, what else?), voici donc les muffins "velours rouge" d'après une recette de Guillemette Auboyer, encore et toujours.

Normalement ça se présente en gâteau à étages (ou layer cake), avec un glaçage au cream cheese dedans et dessus. Là j'ai préféré en faire une version muffins pour que ce soit plus simple à transporter et déguster.

Ingrédients (pour une douzaine de muffins moyens) :

250g de betteraves cuites et réduites en purée
160g de chocolat noir
70g de beurre demi sel
125g de farine
1/2 sachet de levure chimique
135g de sucre
3 œufs
50g d'amandes en poudre
(optionnel : colorant rouge)

Préchauffer le four à 180°C.
Faire fondre le chocolat et le beurre, réserver.
Dans un saladier, mélanger la farine, la levure et le sucre. Incorporer les œufs un par un, puis le mélange beurre-chocolat, la purée de betteraves et enfin la poudre d'amandes. Bien mélanger pour obtenir une pâte homogène.
Verser la pâte dans les moules à muffins en les remplissant aux deux-tiers, et enfourner pendant 12 à 15 min selon votre four.



Comme la carotte et la courge, la betterave ajoute une note très moelleuse aux muffins, sans dénaturer le goût du chocolat.
Les collègues n'y ont vu que du feu, et mes filles aussi!




vendredi 22 novembre 2013

Moi, Schtroumpf grognon...

Quand j'ai découvert le cabinet de PetitBourg et la façon de travailler du Dr VieilAssocié, je m'étais dit que, certes, le bureau était vieillot et mal organisé, mais qu'au moins il était informatisé ; et que les ordonnances de ses patients âgés ne semblaient pas surchargées de médicaments inutiles voire nocifs, contrairement à ce que j'avais pu voir dans certains cabinets où j'avais remplacé. 

Mais petit à petit je cerne mieux sa façon de travailler, et les petites choses qui me gênent/me choquent/m'énervent s'accumulent. Et me font râler façon Schtroumpf grognon...

Par exemple, les ordonnances pour les rhinopharyngites, toujours  EXACTEMENT identiques, avec un AINS, un corticoïde nasal et un "fluidifiant” (toujours les mêmes molécules, et jamais de paracétamol, ou presque) ; le corollaire étant que les patients d'automédiquent à tort et à travers avec les restes de cet AINS.

La prise de tension, qui se fait systématiquement debout - les patients sont très surpris que je leur demande de s'allonger.

Les carnets de santé des enfants, jamais demandés, jamais remplis. Et du coup, presque toujours oubliés par les parents.

Le dossier informatique qui contient, certes, les ordonnances, les résultats de biologie et les courriers des spécialistes, mais aucune donnée d'interrogatoire, ni d'examen clinique : le compte-rendu de consult se résume à son motif. 

Et puis, moins fréquent mais plus grave, les ordonnances WTF : les doublons (deux somnifères chez une dame de 90 ans, deux IEC chez une autre du même âge, deux sulfamides hypoglycémiants chez une troisième - oui, on vit longtemps à PetitBourg - , deux anti émétiques apparentés aux neuroleptiques...)
Le traitement pour les condylomes réservé à l'adulte et prescrit à un ado pour des molluscums. Un traitement amœbicide prescrit à l'occasion d'une "gastro entérite aiguë".

Je ne dis pas qu'il est mauvais, je ne dis pas non plus que je ne me plante jamais. Simplement certaines choses me sautent aux yeux et me pèsent au quotidien.
Et je ne sais pas comment réagir : serrer les dents et attendre qu'il prenne vraiment sa retraite? Essayer de lui en parler? Mais je ne suis pas très forte en diplomatie, et crains un peu le sempiternel "ça fait 35 ans que je fais comme ça".

Et puis ça me fait peur pour l'avenir. Saurais-je continuer à me former, adapter ma pratique, ne pas camper sur mes certitudes ?  Mes remplaçants, dans 20 ou 30 ans, me trouveront-ils obsolète ?

Bref, j'aime pas cette situation.

jeudi 21 novembre 2013

Presque une brève de consult'

19h20, le téléphone sonne.

"Allô, est-ce que vous pouvez voir en urgence mon copain? Il a de la fièvre et des courbatures depuis cet après-midi, il est dans un état lamentable.
- Boah, ça ressemble à une grippe d'homme un virus grippal, vous savez, à part prescrire du paracétamol ou de l'ibuprofene, je ne vais pas faire grand chose ce soir...
- Oui mais il est allergique !
- À quoi ?
- Ben à tout."

Petite vérification dans le dossier, effectivement suspicion d'allergie au paracétamol, choc anaphylactique avec un salicylé... Le coup de "faut me voir ce soir mais t'façon vous pouvez rien me donner" c'est bien la première fois qu'on me le fait.

J'ai donc prescrit, par téléphone, une bouillotte, un grog et une nuit de repos, et proposé de le voir demain si ça ne va pas mieux. De la grande médecine !

lundi 11 novembre 2013

Qu'est-ce qu'on mange ce soir? #16

Manque de temps, flemme bloguesque... Du coup cette semaine, plutôt que d'aligner les menus, je vais me contenter de lister ce que j'ai cuisiné. En effet, le principal objectif (pour moi du moins!) étant d'y piocher des idées ultérieurement, intégrer dans mon #QuEstCeQuOnMangeCeSoir les éventuelles pizzas ou pâtes fraîches du commerce est d'un intérêt limité.

Alors cette semaine, j'ai fait...

Côté salé

Velouté de céleri rave au curry (très bon)

Gnocchi saucisse brocoli, d'après une recette de Sarah Lavoine (excusez du peu!) publiée dans ELLE




Gratin potimarron lentilles corail (avec un mélange oeufs/crème et du fromage râpé, un peu sec mais sympa)

Dos de cabillaud, choux de Bruxelles braisés à l'ail et au citron

Soupe tomates/légumes (céleri rave, carottes, ail, oignon) adoucie au Saint-Môret, un régal pour petits et grands

Cake brocoli/roquefort/raisins secs, toujours aussi apprécié de mes monstrounettes (recette de base ici)

Côté sucré 

Muffins au chocolat façon Red Velvet (le moelleux de la betterave associé au chocolat corsé, un délice, recette à venir)




Gaufres liégeoises
...une tuerie, genre PLUS JAMAIS je fais des gaufres classiques!


Muffins aux pommes et pépites de chocolat (recette de base ici)


...et chez vous, qu'est-ce qu'on mange ce soir ?






lundi 21 octobre 2013

Qu'est-ce qu'on mange ce soir? #15

Pfffou, presque 1 mois sans poster, il est temps de sortir le nez du guidon! L'organisation familiale se met tranquillement en place, la "dépression" saisonnière se tasse un peu, l'envie de cuisiner revient... 

Peut-être aussi que le temps froid et pluvieux me donne envie de recettes mijotées... Déjà la semaine dernière j'avais refait du bœuf bourguignon "à la Dupagne", vraiment je vous incite à tester, la viande est fondante, presque confite, la sauce est à se rouler par terre, bref, c'est absolument délicieux. 

Et cette semaine, nous avons eu dans nos assiettes :


  • Tarte aux poireaux, saucisse fumée et Mont d'Or (faire braiser des poireaux coupés en tronçons, les disposer sur un fond de pâte feuilletée badigeonné de moutarde, répartir des rondelles de saucisse fumée et des lamelles de Mont d'Or, verser 2 œufs battus avec du lait, et enfourner à four chaud jusqu'à ce que ce soit doré)













  • Cake brocolis-fourme d'Ambert-jambon (toujours avec la même base de cake, ici)


Presque feu le cake, après passage de mes trois gloutonnettes!


  • Côtes de porc, céleri rôti à la purée d'ail (recette ici). Une vraie découverte, le céleri rôti, c'est carrément bon et ça change de la purée. Je me demande même si je n'arriverais pas à faire passer ça pour des patates sautées auprès de mes monstrounettes (mode mère indigne...)

  • Steak, lentilles en salade, salade verte parsemée d'oignons frits

  • Croque-monsieurs pour les enfants, makis et sashimis de chez Yumé Sushi pour nous - un dîner-doudou, bienvenu après les péripéties SNCFesques de mon homme (2 heures de retard pour cause d'alerte à la bombe...)

  • Burgers normands (Neufchâtel inside) et soupe de légumes d'automne (locaux et bio) à la Fête du Ventre

  • Soupe de courge muscade, tartines chèvre/tomates séchées grillées au four

  • Déjeuner pantagruélique du dimanche chez mes parents avec les frère et sœurs et toute la smala (19 en tout!) : petits feuilletés, crudités variées, veau mijoté aux carottes et champignons, purée gratinée, charlotte aux framboises, tarte aux mirabelles, gâteau au chocolat!
  • Soupe de courgettes, yaourt et fruit pour conclure la semaine 


Et chez vous, qu'est-ce qu'on mange ce soir?




















dimanche 22 septembre 2013

Motivés, motivés... pour ne pas être #PrivésDeMG

Ceci est un billet collectif, auquel je suis fière de prendre part, même si, cette année encore, mon rôle dans l'élaboration du texte s'est limité à des "Ok c'est super" ou "je vote pour".

Fière, néanmoins, parce que c'est une chouette bande de soignants, investis, pleins d'idées et d'énergie pour agir plutôt que subir, et que débattre avec eux, ou même les écouter/regarder débattre, est incroyablement enrichissant et stimulant.

Le texte intégral, avec tous les liens vers les billets publiés à cette occasion, par des médecins évidemment, mais aussi des sages-femmes, auxiliaires de vie, patients... est à lire ici. Vous y retrouverez aussi les (très) nombreux commentaires publiés sur Atoute l'an dernier.

Je vous recommande aussi ce tumblr http://privesdemg.tumblr.com
...parce que l'humour et le cynisme sont aussi des armes formidables pour passer un message sérieux.

Vous pouvez aussi nous suivre sur Twitter, et même sur Facebook !

L'avenir de la médecine générale, c'est maintenant qu'on le prépare. Tous ensemble, refusons d'être #PrivésDeMG !


Médecine générale :

dernier arrêt avant le désert !

Comment sauver la médecine générale en France et assurer des soins primaires de qualité répartis sur tout le territoire ?
Marisol Touraine présente ce lundi sa Stratégie nationale de santé. Cet évènement constitue l’occasion de nous rappeler à son bon souvenir, rappel motivé par l’extraordinaire enthousiasme qui avait accompagné nos propositions (voir plus bas les 600 commentaires) dont aucune n’a été reprise par la Ministre.
Nos idées sont concrètes et réalistes pour assurer l’avenir de la médecine générale, et au-delà, des soins primaires de demain.
Notre objectif est de concilier des soins de qualité, l’éthique de notre profession, et les impératifs budgétaires actuels.
Voici une synthèse de ces propositions.

Sortir du modèle centré sur l’Hôpital

Depuis des décennies, l’exercice de la médecine ambulatoire est marginalisé, privé d’enseignants, coupé des étudiants en médecine. La médecine hospitalière et salariée est devenue une norme pour les étudiants en médecine, conduisant les nouvelles promotions de diplômés à délaisser de plus en plus un exercice ambulatoire qu’ils n’ont jamais (ou si peu) rencontré pendant leurs études.
Cette anomalie explique en grande partie les difficultés actuelles. Si l’hôpital reste le lieu privilégié d’excellence, de recherche et de formation pour les soins hospitaliers, il ne peut revendiquer le monopole de la formation universitaire. La médecine générale, comme la médecine ambulatoire, doivent disposer d’unités de recherche et de formation universitaires spécifiques, là où nos métiers sont pratiqués, c’est-à-dire en ville et non à l’hôpital.
La formation universitaire actuelle, pratiquée quasi-exclusivement à l’hôpital, fabrique logiquement des hospitaliers. Pour sortir de ce cercle vicieux, il nous semble nécessaire de réformer profondément la formation initiale des étudiants en médecine.
Cette réforme aura un double effet :
Rendre ses lettres de noblesse à la médecine « de ville »et attirer les étudiants vers ce mode d’exercice. Nous ne pouvons reprocher aux étudiants en médecine de ne pas choisir une spécialité qu’ils ne connaissent pas.
-  Apporter des effectifs importants de médecins immédiatement opérationnels dans les zones sous-médicalisées.
Il n’est pas question dans ces propositions de mesures coercitives aussi injustes qu’inapplicables contraignant de jeunes médecins à s’installer dans des secteurs déterminés par une tutelle sanitaire.
Toute mesure visant à obliger les jeunes médecins généralistes à s’installer en zone déficitaire aura un effet repoussoir majeur. Elle ne fera qu’accentuer la désaffection pour la médecine générale, poussant les jeunes générations vers des offres salariées (nombreuses), voire vers un exercice à l’étranger.
Une véritable modernisation de la formation des médecins est nécessaire. Il s’agit d’un rattrapage accéléré d’opportunités manquées depuis 50 ans par méconnaissance de la réalité du terrain. Si la réforme Debré de 1958 a créé les CHU (Centres Hospitaliers et Universitaires), elle a négligé la création de pôles universitaires d’excellence, de recherche et de formation en médecine générale. Ces pôles existent dans d’autres pays, réputés pour la qualité et le coût modéré de leur système de soins.

Idées-forces

Les principales propositions des médecins généralistes blogueurs sont résumées ci-dessous. Elles sont applicables rapidement.
  • Enseignement de la Médecine Générale par des Médecins Généralistes, dès le début des études médicales
  • Construction par les collectivités locales ou les ARS de 1000 maisons de santé pluridisciplinaires qui deviennent aussi des maisons médicales de garde pour la permanence des soins, en étroite collaboration avec les professionnels de santé locaux.
  •  Décentralisation universitaire qui rééquilibre la ville par rapport à l’hôpital :
Ces maisons de santé se voient attribuer un statut universitaire. Elles hébergent des externes, des internes et des chefs de clinique (3000 créations de postes). Elles deviennent des MUSt : Maisons Universitaires de Santéqui constituent l’équivalent du CHU pour la médecine de ville.
  •  Attractivité de ces MUSt pour les médecins seniors qui acceptent de s’y installer et d’y enseigner :
Statut d’enseignant universitaire avec rémunération spécifique fondée sur une part salariée majoritaire et une part proportionnelle à l’activité.
  • Création d’un nouveau métier de la santé : “Agent de gestion et d’interfaçage de MUSt” (AGI).
Ces agents polyvalents assurent la gestion de la MUSt, les rapports avec les ARS et l’Université, la facturation des actes et les tiers payants. De façon générale, les AGI gèrent toute l’activité administrative liée à la MUSt et à son activité de soin. Ce métier est distinct de celui de la secrétaire médicale de la MUSt. Les nouveaux postes d’AGI pourraient être pourvus grâce au reclassement des visiteurs médicaux qui le souhaiteraient, après l’interdiction de cette activité. Ces personnels trouveraient là un emploi plus utile et plus prestigieux que leur actuelle activité commerciale. Il s’agirait d’une solution humainement responsable. Il ne s’agit en aucun cas de jeter l’opprobre sur les personnes exerçant cette profession.
  • Les « chèques-emploi médecin »
Une solution innovante complémentaire à la création du métier d’AGI pourrait résider dans la création de « chèques-emploi » financés à parts égales par les médecins volontaires et par les caisses.
Il s’agit d’un moyen de paiement simplifié de prestataires de services (AGI, secrétaires, personnel d’entretien). Il libérerait des tâches administratives les médecins isolés qui y passent un temps considérable, sans les contraindre à se transformer en employeur, statut qui repousse beaucoup de jeunes médecins.
Nos propositions et nos visions de l’avenir de la Médecine Générale, postées simultanément par l’ensemble des 86 participants, sur nos blogs et comptes Twitter, le 23 septembre 2013, sont des idées simples, réalistes et réalisables, et n’induisent pas de surcoût excessif pour les budgets sociaux.
L’ensemble des besoins de financement sur 15 ans ne dépasse pas ceux du Plan Cancer ou du Plan Alzheimer ; il nous semble que la démographie médicale est un objectif sanitaire d’une importance tout à fait comparable à celle de la lutte contre ces deux maladies.
Ce ne sont pas des augmentations d’honoraires que nous demandons, mais des réallocations de moyens et de ressources pour rendre son attractivité à l’exercice libéral.

Les participants à l’opération (Noms ou Pseudos Twitter) :

1.     Docteurmilie2.     Dzb173.     Armance64
4.     Matt_Calafiore5.     Docmam6.     Bruitdessabots
7.     Ddupagne8.     Souristine9.     Yem
10.   Farfadoc11.   SylvainASK12.   Docteur Sachs Jr
13.   Méd Gé de L’Ouest14.   Docteur Gécé15.   DrKalee
16.   DrTib17.   Gélule, MD18.   DocAste
19.   DocBulle20.   Docteur Selmer21.   Dr Stephane
22.   Alice Redsparrow23.   Docteur_V24.   Dr_Foulard
25.   Kalindéa26.   DocShadok27.   Dr_Tiben
28.   Bismuth Philippe29.   PerrucheG30.   BaptouB
31.   Juste un Peu Sorcier32.   Elliot Reid-like33.   MimiRyudo
34.   SacroStNectaire35.   DrGuignol36.   DrLebagage
37.   Loubet Dominique38.   CaraGK39.   DocArnica
40.   Jaddo41.   Acudoc4942.   AnSo1359
43.   DocEmma44.   DrPoilAGratter45.   GrangeBlanche
46.   Docteur Pénurie47.   Borée48.   10Lunes
49.   Echocardioblog50.   OpenBlueEyes51.   nfkb
52.   Totomathon53.   SophieSF54.   SuperGélule
55.   BicheMKDE56.   Knackie57.   DocCapuche
58.   John Snow59.   Babeth_Auxi60.   Jax
61.   Zigmund62.   DocAdrénaline63.   DrNeurone
64.   Cris et chuchotements65.   YannSud66.   Nounoups
67.   MademoiselleAA68.   Boutonnologue69.   Françoise Soros
70.   Une pédiatre71.   Heidi Nurse72.   NBLorine
73.   Stockholm74.   Qffwffq75.   LullaSF
76.   DocteurBobo77.   Martin Minos78.   DocGamelle
79.   Dr Glop80.   Ninou
81.   Martin Winckler
82.   UrgenTic83.   Tamimi221384.   Doc L
85.   DrLaeti86.   LBeu