samedi 31 décembre 2011

Les cumulardes (1) : Alice

...ou comment certains patients me laissent désemparée.

Alice a 31 ans. C'est une nouvelle patiente du cabinet du Dr Alabourre, fluette et juvénile avec sa queue de cheval et ses grosses lunettes.
Elle vient pour le suivi de sa troisième grossesse, elle a déjà une fille de 12 ans et un petit garçon de 18 mois. Elle a un accent cauchois à couper au couteau, passe sans avertissement du vouvoiement au tutoiement. Elle vit depuis peu dans un foyer d'accueil mère-enfant.

On fait le point sur son dossier médical, sérologies, échographies... Je pose la question des antécédents, elle me dit qu'elle "fait de la tatycardie, c'est de famille, mon père a l'angine de la poitrine".
Elle m'explique aussi pourquoi elle a quitté son conjoint : "J'ai parti du père passqu' i m'aurait tapé s'il aurait su qu'j'étais enceinte, et aussi mon fils".
Tout en continuant à discuter, je passe à l'examen clinique : pesée, pression artérielle, mesure de la hauteur utérine. Et là elle me demande : "A quoi çô sert qu'tu m'sures de la nénette au nombril?" J'explique, je prends le Doppler foetal en disant qu'on va écouter le coeur du bébé ; on entend un beau petit galop, je dis "parfait", et elle : "Ohlala moi j'y comprends rien à ça!"
On revient s'asseoir au bureau, elle me réclame du Forlax parce qu'elle est constipée "depuis des années, rapport à un viol que j'ai eu".
Elle veut aussi, pour son fils, une ordonnance pour réaliser une carte de groupe sanguin. J'exprime ma surprise, elle commence par dire que c'est la crèche qui réclame, puis m'avoue que c'est parce qu'elle pense que le père biologique n'est pas son conjoint de l'époque, parce qu'elle a "connu" quelqu'un d'autre et qu'à la maternité ils lui ont dit que son fils ne pouvait pas être de son conjoint à cause du groupe sanguin (sic).
Je lui propose de la revoir avec son fils le lendemain, parce qu'on avait déjà très largement débordé sur l'horaire de la consultation suivante, et qu'avec les trésors de pédagogie à déployer pour lui expliquer des choses simples je sentais que j'aurais besoin de temps...

Elle revient le lendemain avec le fiston. Elle commence par sortir un résultat de groupe sanguin le concernant ; il est B, elle est AB, tout va bien, je ne vois pas comment conclure quoi que ce soit quant à la paternité supposée du petit. "Oui, mais comme y'a qu'une détermination c'est pas sûr!", me répond-elle.
Je demande s'il a des problèmes de santé:
"Non, sauf que des fois il fait des convulsions.
- Ah quand même, c'est quand il a de la fièvre?
- Ben nan, c'est quand on le force à dormir, i'veut pas alors à force de pleurer il s'étrangle et il devient tout mou*. Alors on est obligés de le secouer pour qu'i'r'vienne."
Et là, je n'ai pas pu m'en empêcher, je crois que j'ai presque crié :
"Ah non, mais faut pas le secouer, hein!"

Au temps pour la pédagogie...

* ce qu'elle décrit est très évocateur de spasme du sanglot, pour les non-initiés à ce problème spectaculaire mais rarement grave pour l'enfant - contrairement aux convulsions.


jeudi 29 décembre 2011

Allô? Ici c'est Kafka...

"Bonjour docteur, c'est le secrétariat. J'ai madame R. en ligne, pour son mari.
- Ok, passez-la moi. (bip-bip) Allô?
- Oui, docteur, je vous appelle parce que mon mari a mal à l'oreille, pis il a des remontées de bile et des fois la diarrhée mais pas trop.
- Ouiiii? (circonspecte)
- Bon, c'est passque l'pharmacien, i'veut rien y donner pour son oreille à cause qu'il a des autres médicaments. Alors est-ce que vous pouvez lui faire une ordonnance?
- Mais madame, je ne sais pas ce qu'il a votre mari, il faudrait qu'il vienne consulter pour que je l'examine!
- Ah bon? (indignée) Mais on en sort la semaine dernière du docteur!
- Il avait mal à l'oreille votre mari, la semaine dernière?
- Ben non!
- Donc je ne peux pas deviner ce qu'il a, il faut consulter...
- (m'interrompant, très énervée) Bon si c'est c'est comme ça je vais demander au pharmacien qu'il me donne quand même quèquechose!"

Biiiip-biiip-biiip...

Moi en train d'essayer de me reconcentrer sur le patient présent à ce moment...
(et en vrai, dessin de Kafka par Crumb)

mercredi 28 décembre 2011

Mais bien sûr...

...c'est très exactement ce que j'ai pensé quand j'ai découvert ceci parmi le courrier du jour :


Je vous traduis le post-it parce que la photo n'est pas très nette : 
"Bonjour Docteur, pouvez-vous refaire les ordonnances de Maman + la mienne, avec quelques modifs. D'avance merci et très bonne fête."

Je passe sur la longueur des ordonnances, les maladies sous-jacentes qu'elles révèlent, les associations de médicaments inutiles voire dangereux au long cours.
Ce qui m'a sidérée, c'est ce côté "je ne doute de rien, le docteur va me refaire l'ordo sans me voir, et avec les corrections en rouge je vous prie"...

J'ai contacté la patiente pour l'informer que je ne ferais pas les ordonnances sans les voir, elle et sa mère ; il s'avère qu'elle ne savait pas que ma remplacée était en vacances, et qu'elle attendra son retour. Il semblerait qu'elles aient un "arrangement" et que si la patiente et sa mère estiment qu'elles n'ont pas besoin d'une consultation, leur médecin traitant renouvelle les ordonnances sans autre forme de procès.

Je ne sais pas quelle est la réalité de cet "arrangement". Mais quand bien même, cela révèle un mode de fonctionnement que je trouve plus que limite... J'ose espérer que je n'en arriverai jamais là, pour gagner du temps ou passer une carte Vitale facilement. 
Suis-je utopique?









mardi 20 décembre 2011

Papillotte de saumon aux poivrons, chèvre et sirop d'érable

Il est des hasards heureux. Hier soir, j'étais partie pour mitonner une garniture à base de poivrons, chèvre et miel pour nos pavés de saumon, et impossible de remettre la main sur le pot de miel (qui était rangé à sa place habituelle, bien évidemment... J'ai dû être atteinte d'une forme sélective et réversible de cécité...)
A le recherche d'une idée alternative, que trouvé-je en haut de mon réfrigérateur? Un pot de sirop d'érable qui s'ennuyait depuis la dernière fournée de pancakes! En route pour l'aventure culinaire!

Ingrédients (pour 2 personnes)

2 pavés de saumon
1/2 poivron rouge
1/2 poivron vert
60g de fromage de chèvre (bûche par exemple)
1/2 citron
Sirop d'érable
Sel, poivre, origan

Préchauffer le four à 180°C.
Tapisser le fond d'un plat d'une feuille de papier cuisson en débordant largement sur les côtés.
Déposer les pavés de saumon, saler, poivrer ; parsemer d'origan et d'un filet de jus de citron.
Tailler les poivrons en petits dés, les répartir autour du saumon.
Couper le fromage de chèvre en lamelle, les déposer sur le saumon. Arroser le tout d'un filet de sirop d'érable (à voir selon les goûts, ici je pense que j'ai mis l'équivalent d'une cuillère à soupe).
Refermer la papillotte, et enfourner pour 20 à 25 minutes.


Déguster avec des pâtes fraîches ou une salade de mâche.

Toffee Bars, Ze ultimate version

J'ai déjà publié cette délicieuse recette empruntée à Chocolat & Caetera. Je trouvais toutefois le résultat un peu écoeurant ; du coup je suis allée voir la version de Manue. Damned, des cups! Qu'à cela ne tienne, convertissons, adaptons...
Au final, par rapport à la précédente version, il y a un peu plus de sablé, un peu moins de toffee, et surtout celui-ci est moins sucré. Le résultat est... à tomber par terre!

Ingrédients :
Pour le sablé :
175 g de farine
120 g de sucre roux
75 g de beurre demi-sel

Pour le topping :
100 g de noix de pécan
125 g de chocolat noir concassé ou en pépites
50 g de sucre roux
1 sachet de sucre vanillé
100 g de beurre demi-sel

Préchauffer le four à 180° C. 
Préparer le sablé : mélanger du bout des doigts la farine, le sucre et le beurre, puis verser le tout dans un moule carré de 20 cm de côté tapissé de papier sulfurisé, en tassant bien à l’aide du fond d’un verre.
Recouvrir de noix de pécan.
Préparer le toffee : faire chauffer le sucre roux, le sucre vanillé et le beurre jusqu’à ce que le mélange épaississe. Verser immédiatement sur les noix de pécan, puis enfourner pendant une quinzaine de minutes. 
A la sortie du four, attendre quelques minutes avant de recouvrir de pépites de chocolat - sinon elles fondent tout de suite!
Laisser refroidir avant de découper en petits carrés (ou en rectangles si on veut vraiment respecter l'idée des "bars").

A déguster avec un thé, un café... ou à offrir! 


dimanche 4 décembre 2011

Escalopes de veau "alla gorgonzolana"

Hum. Je ne suis pas très sûre que ce soit de l'italien correct, mais bon... 

Ingrédients (pour 2 personnes)

2 escalopes de veau bien fines
1 belle tranche de jambon sec italien
6 cuill à soupe de pulpe de tomate
80g de gorgonzola
poivre, huile d'olive, 2 feuilles de laurier

Faire chauffer le four à 180°C.
Graisser légèrement une poêle anti adhésive, y faire dorer les escalopes rapidement sur chaque face, poivrer et réserver.
Badigeonner le four d'un plat à four avec un peu d'huile d'olive, y déposer 2 feuilles de laurier puis les escalopes. Couper la tranche de jambon en 2, poser chaque moitié sur une escalope.
Recouvrir de pulpe de tomate, puis du gorgonzola coupé en lamelles.


Enfourner jusqu'à ce que le fromage soit bien doré (15 à 20 min).
Déguster avec des pâtes (naturalmente!) ou une salade de fenouil aux noix.

jeudi 1 décembre 2011

Cookies aux cranberries et pistaches

Encore une variation sur le thème des cookies, avec un petit plus visuel bien sympa en cette période de pré-Noël... 
Recette bricolée à partir de celle-ci (j'ai surtout diminué, une fois de plus, la quantité de sucre - ils sont fous ces Nord-Américains!)

Ingrédients :

150g de farine
50g de flocons d'avoine
1/2 sachet de levure chimique
120g de beurre demi-sel ramolli
130g de sucre roux
1 sachet de sucre vanillé
1 oeuf
50g de pépites de chocolat (blanc dans la recette initiale, en rupture chez moi donc noir...)
50g de pistaches non salées
50g de cranberries séchées

Préchauffer le four à 180°C.
Dans un saladier, fouetter le beurre et le sucre jusqu'à obtenir un mélange crémeux. Ajouter l'oeuf, bien mélanger.
Verser d'un coup la farine, la levure et les flocons d'avoine, mélanger sans trop travailler la pâte.
Enfin ajouter les pépites de chocolat, les pistaches et les cranberries.
Disposer des petits tas sur une plaque de cuisson, et enfourner pendant 8 à 10 min.
Laisser refroidir quelques instants avant de décoller les cookies.