vendredi 25 mai 2012

Prête dans ma tête

C'est une formule que j'emploie souvent, ces derniers jours, que ce soit dans la "vraie vie" ou sur les réseaux sociaux ; elle est généralement précédée d'une négation, d'ailleurs... Et si je l'utilise souvent c'est parce que je suis persuadée (à tort ou à raison, hein) que, comme pour les sportifs, le "mental" est essentiel quand on se prépare à accoucher.
 
Qu'est-ce que c'est, pour moi, être "prête dans ma tête"?

C'est avoir dépassé certaines échéances, certains objectifs : fêter les anniversaires de mes filles, organiser un goûter avec des copains pas vus depuis une éternité, finir de décorer la chambre du bébé, rattraper (au moins un peu) le retard de lecture de la revue Prescrire...

C'est être allée au bout de ma démarche de préparation à la naissance avec les sages-femmes : chant, travail postural, acupuncture... Autant de nouveautés expérimentées avec bonheur.

C'est avoir relu les chapitres concernant le travail et l'accouchement du livre d'Isabelle Brabant, et y avoir puisé de nouveau toute la force que cette lecture m'avait donnée pour la naissance de ma deuxième fille.

Ce n'est pas que j'ai peur d'accoucher, non. Enfin, pas plus (j'imagine) qu'avant un énième saut en parachute quand les précédents se sont tous bien passés. On se dit "y'a pas de raison", mais on sait que le risque existe, et on ne peut pas s'empêcher d'être un peu superstitieux ("et si, cette fois...")

Arriver au seuil d'un accouchement, pour moi, c'est ressentir ce mélange d'appréhension sourde avant le grand saut et d'excitation fébrile, comme un gosse juste avant Noël. S'y ajoute cette fois la raisonnable certitude que ce sera mon dernier accouchement, et qu'il marquera la fin de ma dernière grossesse. 

Et ce point-là, je le réalise en l'écrivant, ça représente un petit deuil à faire pour moi ; car, oui, malgré les kilos qui essoufflent, les jambes qui gonflent et la vessie susceptible, j'adore être enceinte - ce petit être que je n'ai pas encore rencontré et que je connais déjà si bien, ces courbes douces qui me réconcilient (enfin) avec mon corps et sa féminité, la puissance extraordinaire des émotions et sensations de la naissance...

En fait, c'est peut-être ça, le dernier obstacle à franchir avant d'être "prête dans ma tête"...




14 commentaires:

  1. Oui ça me parle entièrement.... j'attends comme toi le matin où je vais me réveiller en me disant: "maintenant c'est bon"
    Je sais qu'il n'est plus très loin, que ce week end aura peut être un petit goût d'oeil du cyclone avant le grand chambardement... mais tout est prêt et, du moins, je suis prête à être prête...

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    1. "Prête à être prête", c'est exactement ça... :-)

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  2. Que d'émotions de découvrir son bébé. Je te souhaite plein de bonheur ! :)

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  3. Bonjour,
    Quand je te lis je me dis que je n'ai pas du tout investi ma grossesse de la même façon.
    Je l'ai joué très working girl à chaque fois bossant quasiment jusqu'à l'accouchement. Je n'avais pas de mérite j'étais particulièrement en forme.
    Je n'ai pas pris le temps de faire le genre d'expériences que tu décris, j'étais de toute façon trop flippée pour cela.
    En effet, sûrement contaminée par un stage traumatisant en réanimation pédiatrique et le fait que je passais un DIU de gyneco-obstétrique, j'attendais les accouchements avec impatience pour vérifier que le bébé allait bien et l'examiner sous toutes ses coutures dès qu'on me les a mises dessus! Tout le reste était accessoire pr moi!
    Je dois vraiment être névrosée!
    Pour l'instant pas de numero 3 prevu pr tenter l'expérience soft!

    Enjoy!

    PS : C'est clair tu es prête!

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    1. Nos expériences professionnelles nous forment (déforment?), c'est certain... Je n'ai pas de souvenir traumatisant de la néo nat' (si ce n'est aucune envie de vivre "l'aventure" d'une naissance prématurée) ; et de mon stage en obstétrique, même s'il y a eu des drames et des moments difficiles, je garde surtout des souvenirs de sages-femmes formidables, d'enrichissement personnel et professionnel dans le domaine de la périnatalité.
      Après... on est toutes différentes, et on évolue... je ne suis pas sûre que le moi d'il y 5 ans se reconnaitrait dans le moi d'aujourd'hui! ;-)

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  4. Et nous, on est prêts à lire la bonne nouvelle ;-)

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  5. J'ai beau être médecin, je vis déconnectée de tout ça, puisque je ne travaille pas & que j'habite à l'étranger...
    Bonne fin de grossesse & hâte de lire l'annonce de la naissance également !

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  6. Tout pareil que Melalala! Bonne fin de grossesse Souristine!

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  7. Tu es magnifique, merveilleuse !! J'en ai eu les larmes aux yeux de ton article... De tout coeur, je suis avec toi, avec VOUS !!!! <3

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  8. Mel, Soma, M*, Aline : merci pour vos commentaires :)

    Fin du suspense d'un jour à l'autre, en attendant je profite...

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  9. ça se rapproche... mais vu que tu twittes encore, c'est pas maintenant :-)

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    1. Hé ouais... C'est pas faute d'y avoir cru la nuit dernière, pourtant!

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  10. Moi j'ai détesté être enceinte les 2 fois . La première grossesse était pourtant parfaite dans le sens où j'étais en super forme (1 semaine avant d'accoucher je campais dans des yourtes mongoles) , je pouvais bosser et faire mes 3h de trajets sans en souffrir du tout, je n'ai pris que 8kg sans rien faire pour ça... pour autant les réflexions des gens pensant du fait de mon age (et qu'à 20 ans j'en faisais plutôt 16 faut croire) que c'était un accident et que j'étais genre une mère-ado à la dérive , ajouté aux questions incessantes des inconnus "c'est une fille ou un garçon? Vous allez l’allaiter ?" (Non mais sérieux on se croise dans la file du cinéma , on ne va jamais être amené à se revoir, pourquoi tu veux savoir ça ?!?), et aux regards systématiques des gens - pourtant bienveillants - sur ton ventre (sans parler des gens -famille et amis - qui soudain se permettent de toucher ton ventre avant même de t'avoir fait la bise ...) Arghhh NON , la grossesse c'était pas mon truc !
    La deuxième fois, j'ai carrément dû être hospitalisée et j'ai passé 2 trimestres alitée alors là je voyais plus grand monde, plus de questions chiantes du coup, mais vive l'ennui et la galère pour gérer la petite de 2 ans... Bref ça ne m'a pas réconcilier avec la grossesse quoi !

    C'est pourquoi ça me surprend toujours qu'on puisse aimer être enceinte (et parfois même regretter cet état une fois le bébé dans ses bras) et encore plus la 3eme fois ! (encore la première fois ça peut être magique , tout est nouveau itou itou, mais au 3eme on est rodé, on s’émerveille moins des mouvements de bébé dans le ventre, non ?! )

    Enfin l'essentiel est d'être bien le jour J ... qui a du arriver vu qu'on ne te "voit" plus depuis 10 jours ;)

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